Natif de Mindouli, une localité du département du Pool (République du Congo), le 24 juin 1954, enseignant de philosophie à la retraite, Willy Gom (Willy Ngoma à l’état-civil), est auteur d’une dizaine d’ouvrages de genres différents: pièces de théâtre, romans, essais, nouvelles, polars… Le roman ‘’L’occupant du trottoir’’, publié aux éditions Alliance Koongo que dirige Ramsès Bongolo et préfacé par Pierre Ntsémou, est l’une de ses récentes publications. Il met en scène la souffrance des diplômés sans emploi dans le monde actuel.

Docteur en droit en République du Gondouana, un pays imaginaire, le personnage principal du roman ‘’L’occupant du trottoir’’ tente de se faire recruter dans la Fonction publique. Cependant, il lui est demandé de donner d’abord la somme de 5000 Francs, afin que son dossier soit pris en compte. Non seulement il n’en dispose pas, surtout, il ne veut pas alimenter la machine de la corruption qui, comme une larve dangereuse, paralyse le système administratif.

La couverture du livre

Ouabouta Nsi a mérité ses diplômes et se trouve confronté à un système injuste qui favorise les moins méritants. Il décide alors de retourner dans son village natal, avec son doctorat dans la poche, pour essayer de gagner un peu d’argent grâce aux travaux champêtres. Ayant rassemblé ses économies, il repart en ville où il occupe le trottoir pour vendre du café et du pain durant la matinée, et s’improvise comme cordonnier les après-midis. Il doit donc sa survie à ces métiers de fortune, malgré son statut d’universitaire. Toutefois, il est fier de gagner honnêtement sa vie.
Pendant cette traversée du désert, en attente d’une situation plus reluisante, il se familiarise avec un autre vendeur d’origine sénégalaise qui lui offre l’occasion de travailler dans le cabinet du Pr Senghor, et d’être enfin recruté dans la Fonction publique par voie normale. Il se révèle alors un avocat efficace par ses prestations qui font la une des journaux et la fierté de son pays.
Ecrit dans une langue châtiée, ce roman est une véritable interpellation sur le sort des vocations étouffées et anéanties à cause du clientélisme et d’une mauvaise exploitation des ressources humaines.

Alain-Patrick MASSAMBA