Ce n’est pas être présomptueux que d’affirmer que notre fête fut belle. Nous avons célébré les 70 ans de création de La Semaine Africaine : nos Evêques nous ont soutenus, nos amis dans les chancelleries comme dans les autres organes d’information nous ont entourés de leur sollicitude. Par les nombreuses manières que nous offrent les technologies modernes d’aujourd’hui, nous avons reçu les témoignages affectueux venus de partout.
Pourtant, nous restons lucides. Une fois franchi, le cap des 70 ans soudain semble plus facile. Comme si tout n’avait été qu’un long fleuve tranquille. Parce que nous l’avons franchi. Comme si ne comptaient plus les emprisonnements de nos journalistes, leur torture, les menaces et intimidations de plénipotentiaires politiques, les injonctions à payer, les rappels à l’ordre. Souvent idéologiques.
Mais nous le répétons : le plus dur reste devant nous. Sans même parler des 70 prochaines années et de la trace que nous y imprimerions, nous avons fêté pour mieux nous imposer les incontournables impératifs qui attendent. Car nous voulons demeurer la vigie dans ce Congo que gangrènent la prévarication et la fausseté ainsi que les anti-valeurs qui offusquent la vue.
Aussi bien la conférence-débat que la messe de clôture de l’Assemblée plénière des Evêques à laquelle ils ont bien voulu nous associer ont insisté sur notre devoir de vivre. Et de le faire en nous engageant dans les nouvelles facilités technologiques que nous offre le siècle. Mais réciter ce mantra ne fera pas advenir les choses. Il nous y faudra de la volonté. Et la compréhension de ceux qui nous lisent.
Nous cheminons à côté de notre peuple ; nous restons témoins de ses souffrances ; nous témoignons de sa légitime aspiration au mieux. Notre volonté de bien faire demeure. La Semaine Africaine vous dit merci pour votre aide, vos vœux, vos critiques, vos encouragements.

Albert S. MIANZOUKOUTA