Des amoureux de la rumba, l’une de ses filles, ainsi que des membres du Club Bantous, gardent de cet illustre artiste-musicien dont les obsèques ont eu lieu, le samedi 18 février à Brazzaville, de bons souvenirs.

A travers les pleurs et la danse, je suis en train d’honorer mon père pour tout ce qu’il a fait pour nous les enfants et par rapport à son métier, il mérite cela. Et lui même, il disait de son vivant, le jour ou je vais mourir ça sera une grande fête, il faut danser, en même vous êtes en train de pleurer, i faut danser, il faut être dans la joie’’, a déclaré l’une de ses filles Beldie Mpassi.
Kosmos Moutouari, chef d’orchestre Bantous de la capitale: ‘’Avec Mermans, il a été un guitariste, mais aussi un grand compositeur, donc, je considère que la vie, on nait, on grandit et ensuite, il y a une pente qu’on ne pourrait jamais éviter c’est la mort’’.
‘’Vous savez que le choc est très important, sa disparition vient une fois de plus d’enrichir la bibliographie de la douleur. ‘’Bubote mona pele’’. Vraiment, il était à la hauteur, c’est un grand guitariste, moi je ne vois plus quel guitariste qui peut encore remplacer vieux Mermans parce qu’il était le seul qui était resté’’, a déclaré un mélomane.
Pascal Tsaty Mabiala, député et membre du Club Bantous: ‘’J’ai bien connu Passi Mermans, comme tous les musiciens de l’orchestre Bantous. Aujourd’hui, de sa génération, il n’en reste que Kosmos. Donc, je suis venu rendre hommage à ce grand guitariste que nous avons connu, grand compositeur également. Il a fait de très très belles chansons, je ne sais pas si on a joué ses chansons tout à l’heure, et celui qui vous parle donc c’est quelqu’un qui a bien connu Passi Mermans, en tant que grand fan des Bantous, et je suis membre du Club Bantous’’.
‘’Je garde de lui des souvenirs de quelqu’un qui fut recherché en permanence jusqu’à la fin de ses jours. Il part nanti de sa passion désespérée, c’est-à-dire avec un sentiment d’une vie d’artiste accompli, et de toute son oeuvre’’, a affirmé Jean-Aive Allakoua, membre du Club Bantous.
Dieudonné Loussakou, ancien président de l’orchestre Bantous: ‘’Passi Mermans était un virtuose de la musique congolaise. Il a marqué les Bantous depuis 1963, et depuis lors, il n’a pas fait des pauses. Il a été musicien et, aujourd’hui, il nous quitte. Mais, je dois dire que Passi Mermans est une particularité parce qu’en tant que soliste, il a été compositeur, il n’a pas fait qu’accompagner les chansons des autres, mais lui aussi, il a eu à composer. Passi Mermans, c’est quelqu’un qui a eu du métier’’. Cependant pour le reste, ‘’je n’ai pas beaucoup de choses à dire, ça m’écoeure, près de deux mois, Mermans n’a pas pu être enterré, parce qu’on l’a oublié, c’est dire qu’il faut qu’on repense une peu à la valeur de la musique et des musiciens quand ils exercent. On n’a pas pu l’enterrer par manque de moyens, et la famille désoeuvrée comptait sur les pouvoirs publics. Mais, les pouvoirs publics aussi n’ont pas réagi, bon peut-être qu’il y a des raisons, mais moi, je ne fais pas de commentaires, mais c’est à regretter quand même, c’est à déplorer’’, s’est-il plaint.
Une danseuse des Bantous: ‘’Je l’ai connu dans les Bantous de la capitale. Il a fait beaucoup d’années dans ce groupe, il soutenait beucoup notre mutuelle surnommée Bantous de la capitale. C’était un papa ouvert’’.

Propos recueillis par
Alain-Patrick MASSAMBA