«L’Eglise famille de Dieu qui est au Congo: synodalité, communion et participation» «Le corps en effet, ne se compose pas d’un seul membre, mais de plusieurs 1 Cor 12, 14)». C’est le thème en débat de cette 51e Assemblée plénière de la Conférence épiscopale du Congo qui s’est ouverte le lundi 10 octobre 2022, au Centre interdiocésain des œuvres à Brazzaville. Sous les auspices de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, actuel président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) élu lors de la clôture des festivités du jubilé d’or de cette institution.

En présence de tous les archevêques et évêques du Congo, de Mgr Xavier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, des vicaires généraux et épiscopaux, des recteurs des trois grands séminaires (Propédeutique, philosophât et théologat), des membres des Commissions épiscopales, du bureau du Conseil national de l’apostolat des laïcs du Congo CNALC), des bureaux nationaux des mouvements d’apostolat, ainsi que des experts.

Le présidium à l’ouverture de l’assemblée plenière
Le présidium à l’ouverture de l’assemblée plenière

Trois allocutions ont été prononcées à l’ouverture des travaux. L’abbé Armand Brice Ibombo, secrétaire général de la CEC a indiqué que «la nouvelle ère de notre Conférence épiscopale, issue du jubilé d’or célébré l’année dernière, commence providentiellement avec le thème de la synodalité, communion et participation, illuminé par la Parole de Dieu extraite de l’épitre de Saint Paul aux Corinthiens 1, 12,14. Ce thème est celui voulu par le Pape François pour la 16e Assemblée générale ordinaire du synode des évêques qui se tiendra à Rome en octobre 2022. En 2023, l’Eglise du Congo célébrera le 140e anniversaire de son évangélisation.
1883-2023, 140 ans déjà que les missionnaires spiritains d’abord, puis les autres par la suite, ont semé le grain de l’évangile en terre congolaise. L’occasion est toute indiquée de rendre un vibrant hommage aux pionniers et bâtisseurs de l’Eglise, Nosseigneurs Marie Hyppolite Carrie et Philippe Prosper Augouard. C’est un événement de taille qui pointe à l’horizon et qui ne devrait pas passer inaperçu dans la plus totale indifférence. Au contraire cette 51e Assemblée plénière est le moment tout indiqué pour méditer et réfléchir sérieusement sur les pistes de la nouvelle évangélisation au Congo, avec ses attentes et ses défis.

Les participants posant avec les archevêques et évêques
Les participants posant avec les archevêques et évêques

La synodalité, de par son étymologie (sun-odos) peut se traduire comme prendre le même chemin, faire route ensemble, marcher ensemble, ou suivre la même direction. Ce thème sera décortiqué dans les différentes conférences prévues dans le programme de cette assemblée plénière avec l’aide des experts et conférenciers. Les présentes assises seront marquées par deux événements majeurs, d’abord, l’ouverture des activités culturelles de l’année pastorale 2022-2023 au Centre d’études et de recherches chrétiennes (CERC) par une conférence débat sur le thème: «140 ans d’évangélisation du Congo pour une Eglise solide et prophétique». Puis, la célébration du 70e anniversaire de La Semaine Africaine, sur le thème «70 ans de La Semaine Africaine, en marche vers le numérique» avec pour point de mire la conférence-débat à l’Institut français du Congo (IFC) et la messe en la basilique Sainte-Anne du Congo», a déclaré le secrétaire général de la CEC. Le nonce apostolique a salué les présentes assises du renouveau, car le Pape François attend des contributions pertinentes lors de la 16e Assemblée générale ordinaire du synode des évêques qui se tiendra à Rome en octobre 2023. Ouvrant les travaux, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou s’est réjoui d’avoir été élu président de la Conférence épiscopale du Congo. «C’est un redoutable honneur d’avoir été élu président de la Conférence épiscopale du Congo, dont je dirige les travaux pour la première fois. Je remercie mes frères évêques pour le choix porté sur ma modeste personne, en dépit de mon humanité forcément limitée, donc fragile et imparfaite, pour faire de moi, après Mgr Daniel Mizonzo, le dixième président de la CEC. J’essayerai, autant que faire se peut, de poursuivre la dynamique de mes prédécesseurs qui ont œuvré, collégialement avec leurs confrères évêques, pour la consolidation de la fraternité épiscopale, la visibilité de l’Eglise catholique qui est au Congo et le bien-être du peuple de Dieu. Le 140e anniversaire de l’Eglise du Congo, qui est imminent avec l’approche de l’an 2023, sera l’occasion de faire le bilan de notre cheminement en Eglise et de poser les jalons de nouvelles perspectives. Un plan quinquennal de la CEC, de 2023 à 2028 est d’ores et déjà à projeter. L’aggiornamento semble très attendu par le peuple de Dieu, avec l’arrivée de nouveaux évêques. Permettez-moi de saluer avec déférence Mgr le nonce apostolique qui participe pour la première fois à nos assises. Avec vous, dans un esprit synodal, nous continuerons les différents chantiers commencés par vos prédécesseurs, parmi lesquels, la mise en pratique de l’accord-cadre signé en 2017 et ratifié en 2019 entre l’Etat congolais et le Saint-Siège. Par la mise en pratique, nous faisons allusion aux différentes conventions à établir dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’aumônerie militaire, de la communication et autres. Je voudrais saluer nos frères évêques Gélase Armel Kema, évêque de Ouesso et Toussaint Ngoma Foumanet, évêque de Dolisie qui participent pour la première fois à une assemblée plénière de la Conférence des évêques du Congo. C’est ici l’occasion d’exprimer notre profonde gratitude envers le président de la République, Denis Sassou Nguesso, pour son aide substantielle à l’accueil des nouveaux évêques. Je salue mon prédécesseur Mgr Daniel Mizonzo, sans oublier les évêques émérites à savoir Jean Gardin, Louis Portella Mbuyu, Yves Marie Monot et Anatole Milandou. Le thème de notre assemblée plénière: «Eglise famille de Dieu qui est au Congo: synodalité, participation, communion et mission». Ce choix est motivé par la communion avec l’Eglise universelle qui se prépare au prochain synode de 2023. Notre 51e Assemblée plénière est aussi, l’occasion de réfléchir et de se projeter vers l’événement majeur des 140 ans d’évangélisation du Congo, l’an prochain», a indiqué Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou.
Les travaux ont débuté par une conférence inaugurale sur le thème: «L’Eglise et la question de la synodalité: une urgence pastorale aujourd’hui», développé par Mgr Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala.
Au cours de cette assemblée plénière, divers sous thèmes sont en réflexion: «La synodalité dans la Bible», par l’abbé Donatien Bizaboulou, vicaire épiscopal chargé du clergé de l’archidiocèse de Brazzaville; «La synodalité et la communion dans le code de droit canonique», par le père Armel Badi Bilombo, de l’Ordre des frères mineurs (Ofm), vicaire judiciaire adjoint de Brazzaville; «La synodalité dans le Magistère de l’Eglise», par l’abbé Nazaire Mabanza, prêtre de l’archidiocèse de Brazzaville; «Le Concile Vatican II et la nouvelle ecclésiologie: collégialité et communion», par l’abbé Vivien Etouolo; «Synodalité, communion et le vivre ensemble dans les communautés religieuses», par sœur Eliane Julienne Boukaka, Supérieure de l’Institut des sœurs Auxiliatrices de Marie Immaculée, Présidente-fondatrice de l’Association congolaise Accompagner (ACA); «Les laïcs dans l’Eglise: expression de la synodalité», par M. Joseph Mouanga, vice-président du CNALC.
La clôture des travaux interviendra le dimanche 16 octobre 2022 au cours de la célébration eucharistique en la basilique Sainte-Anne du Congo qui marquera aussi, les 70 ans de La Semaine Africaine. Par la même occasion, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou procédera au lancement des festivités du 140e anniversaire de l’évangélisation du Congo.

Pascal BIOZI KIMINOU