La passion d’écrire fait partie des impulsions que le père Célestin Guy Simplice Mbakha n’a pu contenir. Ecrire aux heures creuses des journées toujours frénétiques pour exprimer l’abondance du cœur ou partager une expérience pastorale et sociale: voilà ce à quoi l’homme de Dieu s’est lancé, avec deux ouvrages, Il Cielo è in fiamma: luci e speranza nei reparti et Je pense comme toi… Inquiétudes?

Le premier ouvrage paru en italien aux Editions BookSprint Edizioni (Saleone,Italie) est le partage d’une longue expérience pastorale dans divers services pédiatriques de deux centres hospitaliers de Naples, Santobono et Pausilipon. Une expérience qui met en évidence plusieurs thématiques liées au monde hospitalier et à l’accompagnement tant des malades, de leurs parents que du personnel soignant. Pour le père docteur, un centre hospitalier est en même temps, un lieu de rencontre et de contradictions, un lieu de souffrance multidimensionnelle et d’espérance. Facilement, on y bascule d’un versant à l’autre. Comme il est de coutume dans les centres hospitaliers, le tout se joue et se déjoue entre le personnel et les parents des patients. C’est beaucoup plus devant les cas désespérés que, le plus souvent, le pont reliant les deux se casse. A maintes reprises, l’auteur, dans sa veste d’aumônier d’hôpital, Célestin Guy Simplice Mbakha a dû s’impliquer pour que les fissures présageant ces cassures de pont ne prennent le dessus sur l’essentiel, la santé du patient, en redonnant espérance et confiance, en accompagnant les uns et les autres dans leurs difficultés.
Devant plusieurs cas de figure, l’auteur souligne la fragilité humaine. Et la fantaisie du «cielo in fiamma» (le ciel en flammes) est l’image de notre vie terrestre où, fréquemment, l’on ne parvient pas à reconnaitre l’autre: le bien dont il est capable pour ne pas tenir compte que de des limites humaines, comme celles de la science. Ici, tout s’amenuise. Et l’égoïsme prend de l’espace et s’empare de nous. Or, souligne l’auteur, comme lieux d’espérance, même lorsqu’on se trouve au bout du rouleau, les hôpitaux et bien d’autres services publics devraient être des espace de dialogue, de tolérance, de confiance en vue de permettre la réalisation de cette espérance. Ne dit-on pas que la situation du gardien de prison est parfois plus délicate que celle du prisonnier? Le personnel soignant se trouve souvent dans cette position si difficile. Et c’est à ce point qu’interviendrait, selon Célestin Guy Simplice Mbakha, la force de la médiation, comme recherche du bien pour tous. Cependant, reconnait-il, le Médiateur suprême est le Seigneur. Lui qui répond aux angoisses de l’homme, l’oriente, l’illumine et le rend plus fort.
Le second ouvrage, Je pense comme toi… Inquiétudes? paru aux Editions Edilivre (Paris/France) est un recueil de poèmes où transpirent le long des vers et strophes les sentiments les plus dominants du cœur de l’homme. Pour le poète, le constat qui se dégage du passage au tamis des relations interpersonnelles est celui d’un profond enracinement de l’égoïsme. Lequel éloigne l’homme de son prochain, en cherchant les satisfactions passagères personnelles sous toutes ses formes. Pour y parvenir, l’homme est prêt à tout: médisance, tricherie, actes de mauvaise foi… Et lorsqu’il a fait assez de mal, il se trouve lui-même otage de ses propres intrigues. C’est à ce moment qu’il revient souvent pour vouloir refaire les fissures sociales causées aux autres. Ce qui est toujours une entreprise difficile. L’ouvrage est une invite pressante à l’amour du prochain, au dédain de la méchanceté gratuite et de l’égoïsme. C’est de cet amour et de ces dédains que sera fait chacun de nos curriculums à présenter devant le Seigneur. Faut-il s’inquiéter de ce que devient la nature de l’homme prédestiné à l’amour et à la ressemblance de Dieu? C’est ce à quoi Célestin Guy Simplice Mbakha veut penser, librement, avec ses lecteurs, tout en leur partageant ses inquiétudes. Bonne lecture!

Fredh-Frédéric
KOUKIMOUKA