Le rapport d’évaluation du Plan national de développement (PND 2018-2022) a été présenté lors d’un atelier de validation par les experts nationaux, le mercredi 22 septembre 2021. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous les auspices de Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre de l’Economie, du plan, de la statistique et de l’intégration régionale. Produit par les experts nationaux, le PND 2018-2022 couvre trois champs d’intervention: une évaluation qualitative mettant en évidence les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités formant la trame de l’élaboration de ce PND ainsi que de sa mise en œuvre; une évaluation des performances macroéconomiques afin de vérifier l’évolution positive de la valeur enregistrée par les indicateurs décrivant la santé économique et sociale de l’économie; une évaluation des performances sectorielles en vue d’apprécier le niveau d’atteinte des objectifs stratégiques fixés dans chaque axe du Plan.
Présentant ce rapport, Bethuel Makosso, coordonnateur de l’équipe des experts, a souligné que le PND a été mis en œuvre dans un contexte difficile marqué par la chute des cours mondiaux du pétrole en 2014 avec ses conséquences (déficit des finances publiques, surendettement), la signature d’un accord contraignant avec le Fonds international mondial (FMI) en 2019, puis son interruption; la crise sanitaire de la COVID-19. Depuis la phase d’élaboration, a-t-il indiqué, il y a eu des problèmes liés à l’inclusivité. Le processus d’élaboration a été participative mais pas inclusive pour susciter l’adhésion de l’ensemble de la communauté congolaise. Dans la phase d’exécution, le contexte économique n’était pas favorable et la mobilisation des ressources n’était pas à la hauteur et beaucoup de projets n’ont pas été exécutés. «Il y avait quelques incohérences dans l’exécution du PND parce qu’au niveau de l’alignement des projets dans la loi des finances, des activités hors PND ont été financées au détriment des projets du PND. Il faut aussi relever que l’exécution du PND 2018-2022 s’est faite un peu en retard», a-t-il confié.
Les experts ont recommandé que le processus soit de plus en plus inclusif pour faire en sorte que tout le monde s’approprie le PND 2018-2022. Pour le nouveau PND 2022-2026, qu’il y ait un schéma de financement effectif. Dans le choix des projets des axes stratégiques, les experts ont appelé à faire attention pour ne pas tout embrasser, mais se concentrer sur les activités qui sont réellement porteuses et qui peuvent être financées par l’Etat.
Pour Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, les conclusions mitigées des experts nationaux consolident l’urgence de l’exécution de la transition vers un nouveau modèle économique pour le Congo et d’asseoir un nouveau cadre programmatique. «Fort de cette évaluation, il ressort néanmoins des recommandations pertinentes à capitaliser pour de nouveaux horizons, notamment dans le cadre des travaux d’élaboration du nouveau PND 2022-2026. Ce nouveau PND se fixe pour objectif d’être véritablement l’articulation du passage de l’économie congolaise, d’une économie de rente vers une économie forte et diversifiée», a-t-elle dit.
Avec le rapport d’évaluation du PND 2018-2022 validé, le ministre de l’Economie a affirmé que le Gouvernement dispose d’une base solide de réflexion pour proposer à la Représentation nationale, d’ici la fin de l’année, un projet de loi portant le PND 2022-2026 cohérent, réaliste et riche d’enseignements issus de celui finissant.
A. N’K-K.