De nationalité française, Brigitte Lavaleur a foulé, pour la première fois, le sol du Congo en 2012. Un pays qu’elle fréquente régulièrement depuis 2019 et dont les nombreux périples lui ont inspiré son coup d’essai poétique intitulé «Impressions de voyage». La cérémonie de présentation-dédicace de cet ouvrage publié en janvier 2025 aux Editions LMI (Pointe-Noire) a eu lieu le 12 février 2025 au Centre culturel Jean-Baptiste Tati-Loutard. C’était en présence de Gustave Mavoungou, directeur départemental du Patrimoine, ainsi que de nombreux amoureux de la littérature.

«Impressions de voyage» est un recueil de 66 pages, qui regorge vingt poèmes de dimensions variées.
Faisant la critique de l’œuvre, Yvon Wilfrid Lewale-Mandah, poète, écrivain, metteur en scène, a relevé que le recueil de poèmes de Brigitte Lavaleur n’est pas linéaire. Il n’est pas, non plus, monocolore, dans la mesure où la poétesse elle-même n’est pas sédentaire. Elle est dynamique et se met à la quête insatiable de l’autre, du prochain, de l’inconnu, de l’ailleurs. C’est la raison pour laquelle, dans son long voyage infini, autrement dit, dans ses divers voyages à travers rues, avenues, quartiers, arrondissements, villes, villages et départements du Congo, elle explore la géographie, mais aussi la sociologie du pays dans sa société.
«’’Impressions de voyage’’ est un recueil de poèmes recommandable. Elle nous y fait découvrir, pour certains, et redécouvrir, pour d’autres, selon son prisme, la culture congolaise à laquelle elle-même s’identifie. Cela ne justifie-il pas le fait que Brigitte caresse toujours le désir et le régal de parcourir le Congo et d’y résider à satiété? Brigitte met son altruisme dans le partage. Ne doit-ton pas y décrypter son adhésion à la civilisation de l’universel, le rendez-vous du donner et du recevoir tant prôné par l’illustre poète Léopold Sédar Senghor, le monde n’étant plus qu’un village planétaire?J’ai fortement le sentiment que, par le truchement de ce livret, que Brigitte épouse la définition de Victor Hugo, selon laquelle la poésie devient vraiment sociale en ce qu’elle résume et reflète les pensées et les sentiments d’une société toute entière, et sur toutes choses», a affirmé Yvon Wilfrid Lewale-Mandah. «En évoquant Pointe-Noire et les paysages fluviaux et marins dans son ouvrage, Brigitte entame, à dessein ou non, un dialogue avec les figures tutélaires de la littérature congolaise. Je cite Tati-Loutard et Tchicaya U Tam’si…D’aucuns font de la poésie un genre littéraire hermétique et rigoureux avec des règles drastiques. Cependant, d’autres sortent des cavernes et de l’ésotérisme, empruntant une démarche de l’écriture libre, loin des dogmes de la certification…Telle est la voie empruntée par Brigitte Lavaleur pour coucher sur du papier blanc ses impressions de voyage, qui constituent un plat alléchant que nous avons tous par devers nous.
Dans cet opus, Brigitte ne s’enferme pas dans le légalisme et la rigidité de la poésie. Bien au contraire, elle fait usage des vers libres, de la prose pour clamer la liberté. Une liberté qui renvoie à sa patrie, la France dont la célèbre devise est: Liberté- Egalité-Fraternité (…) Ne pouvant demeurer insensible à la géographie et à la culture congolaises, elle est, par conséquent, sortie de son mutisme pour nous confier ses émotions, ses sentiments, mieux encore ses impressions de voyage», a poursuivi le critique littéraire.
Que dire des thématiques abordées? «Elles sont multiples et convergent vers un brassage, un métissage de cultures, en l’occurrence la culture occidentale, celle de l’auteur et la culture africaine, singulièrement la culture congolaise», a soutenu Yvon Wilfrid Lewale-Mandah.
«C’est en 2020 que j’ai commencé à écrire. Et ce sont toutes ces impressions de mes voyages, l’apprentissage de la culture sous toutes ses formes: danses, musique, peinture et la préparation des plats traditionnels que j’ai voulu partager par l’écriture des poèmes que vous trouverez dans ce recueil», a expliqué Brigitte Lavaleur.
A noter que la cérémonie était agrémentée par l’artiste-musicien Brice Mizingou.

Equateur Denis
NGUIMBI