En cette période de grande pluviométrie, circuler en véhicule sur les voiries urbaines desservant la ville de Pointe-Noire et ses périphériques est un véritable casse-tête chinois. La raison? La presque totalité des voies principales: route nationale n°1, avenue Mâ-Loango, avenue de l’Indépendance, avenue Marien Ngouabi appelée communément «Bord-bord», avenue Matendé, routes nationales n°4 et 5, avenue Alphonse Pemosso, etc., sont dans un état pitoyable, avec pour conséquence entre autres, l’ensablement des caniveaux, les nids de poules, les nappes d’eau aux allures de rivière, l’enlisement des véhicules et les interminables embouteillages.
Ce spectacle récurrent, observé par tous dans la ville, désole. Les autorités municipales, pour y remédier, avaient pendant la saison sèche dernière réhabilité l’essentiel des voiries urbaines en les revêtant de bitume. Mais, les pluies diluviennes qui s’abattent dans la ville de nuit comme de jour depuis le mois d’octobre ont annihilé cet important travail réalisé par les services municipaux. Les eaux ayant emporté la totalité du bitume et laissé des crevasses béantes qui empêchent la fluidité de la circulation aussi bien des piétons que des véhicules. Comme un malheur ne vient jamais seul, les transporteurs en commun, excepté ceux conduisant les bus de la Société de transport public urbain (STPU) appelés «Mal à l’aise», se frottent les mains. Ils pratiquent les demi-terrains à longueur de journée au détriment des usagers. D’où des retards devenus monnaie courante dans les lieux de service.
Au regard de ce désastre, le commun des mortels s’interroge sur les réelles attributions de la municipalité et son enveloppe budgétaire.Il estime qu’une municipalisation accélérée additionnelle serait une solution à envisager pour sortir la commune de Pointe-Noire de cette dégradation continue.
Jean Nanitélamio, chauffeur de bus, excédé n’a pas mâché les mots pour dire sa déception: «Mon bus au plan administratif est à jour: permis de conduire, taxe de roulage, assurance etc. Si je pratique les demi-terrains, c’est parce que je ne peux plus faire 35 minutes du Rond-point Tchystère au Port (terminus), ni partir du péage de Mengo pour le fond Tié-tié. Toutes les voies goudronnées sont dégradées: nids de poule par-ci, trous béants par là. Mais malgré cet état de chose, le patron m’exige de lui verser 45.000 FCFA à la fin de la journée. Aucun chauffeur ne peut réussir cette recette s’il ne fait pas les demi-terrains. Je me demande si nos autorités passent aussi sur ces voies». Et Gabriel Tchibinda, taximan, de renchérir: «le mauvais état des routes nous engendre beaucoup de pannes. Il ne passe pas deux jours que je n’aille au garage pour une réparation. Hier par exemple, j’ai passé une heure et demie dans le bourbier se trouvant au croisement des avenues Mâ-Loango et Matendé. Nos voies manquent de caniveau. Le bitume ennemi de l’eau est mal fait, il se décape à la moindre pluie. Et pourtant, nous payons régulièrement les taxes de roulage qu’impose la mairie. Mais, aucun entretien n’est fait en contrepartie. A cette allure, si l’on n’agit pas au plus pressé, Pointe-Noire ressemblera à une ville morte sans véhicule!»

Equateur Denis NGUIMBI