Des maraîchers de Brazzaville ont été sensibilisés au problème vendredi 25 avril 2025 au siège du Forum des jeunes entreprises du Congo. C’était au cours d’un café-débat sur ce thème, initiative du Projet de renforcement des capacités institutionnelle et opérationnelle des ONG membres du Conseil de concertation des ONG de développement et autres réseaux d’organisations de la société civile (PRECAP-CCOD). Les participants ont été particulièrement mis au courant des dangers des pesticides.

La problématique des pesticides dans la production agricole cristallise les débats depuis des années. Le PRECAP-CCOD a organisé cette rencontre pour sensibiliser et informer le grand public: utilisateurs, vendeurs et consommateurs de légumes, sur la dangerosité des pesticides qui intoxiquent par contact, inhalation ou par ingestion. «Les pesticides sont des produits chimiques utilisés par les agriculteurs, particulièrement les maraîchers, pour lutter contre les ravageurs des cultures. Ces produits protègent et contribuent à l’amélioration des rendements des exploitations maraîchères. Malgré leurs bienfaits, ces produits sont malheureusement très dangereux pour les humains. Les pesticides sont disponibles et vendus librement sur le marché. Et, ils ont de nombreuses conséquences», a souligné Marcel Loumouamou, coordonnateur du projet, tout en déplorant la commercialisation de certains pesticides pourtant retirés de la liste des ventes.
Des spécialistes des ministères en charge de l’Agriculture et de l’Environnement et un médecin, le Dr Damien Gaël Bakoua, ont animé les débats. Mme Alphonsine Louhouari Tokozaba, ingénieur agronome, directrice de la protection des végétaux au ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche; Schiller Sen Daddy Mbedi, environnementaliste, responsable des études, évaluation d’impact et contrôle au ministère en charge de l’Environnement, membre du comité scientifique du comité inter-Etats des pesticides de l’Afrique centrale; et le Dr Damien Gaël Bakoua, médecin, ont répondu aux interrogations des participants. Leurs interventions ont porté sur la gestion des pesticides et leurs conséquences tant sur les plantes que sur l’homme. Selon eux, le marché congolais des pesticides n’est pas à l’abri des produits dangereux pour la santé des agriculteurs et consommateurs. «Les pesticides achetés sur les marchés sont parfois interdits et les délais d’utilisation, expirés. La vente de ces produits échappe parfois au contrôle des services habilités. Ces produits sont utilisés par les maraîchers qui n’ont pas toujours de formation adéquate», ont-ils constaté. Ils ont complété leurs exposés par le visionnage d’un documentaire réalisé sur les pesticides dans la ceinture maraîchère de Brazzaville, attirant l’attention des maraîchers sur les méfaits de certains produits chimiques. «Les maraichers ont pris beaucoup de formations au sujet des pesticides. Mais, le problème, c’est qu’ils sont plus ou moins négligents. Ils se protègent moins. Les maraîchers ne mettent pas leurs équipements. La conséquence, quand le pesticide est mal utilisé, c’est la maladie voire la mort si l’intoxication est aigüe», a prévenu Mme Alphonsine Lahouadi Tokozaba.

Philippe BANZ