Reportée plusieurs fois pour des raisons liées au lancement de la composante 2, la première session dite session inaugurale du comité de pilotage (COPIL) du PADEC s’est tenue enfin le 16 février 2021, à Brazzaville. Présidé par M. Ferdinand Sosthène Likouka son président et directeur de cabinet de la ministre du Plan, assisté de son vice-président M. Armand Bienvenu Vouidibio, il a arrêté officiellement le budget du plan de travail annuel 2021 à 5.749.988.231 F.CFA, à raison de 4.827.828.231 F.CFA pour l’investissement et 897.160.000 F.CFA pour le fonctionnement.

Introduisant les travaux, le président du COPIL a dit que le Projet d’appui au développement des entreprises et la compétitivité (PADEC), conçu sur la base des enseignements du Projet d’appui à la diversification de l’économie (PADE) clos en 2017, répond à deux défis importants auxquels est confronté le Congo et qui entravent le processus de diversification de son économie: l’amélioration du climat des affaires et la faiblesse du secteur privé. Il est aussi l’un des bras opérationnels du Plan national de développement (PND) 2018-2022 en ce qu’il intervient au niveau du 3e axe stratégique qui cible trois secteurs porteurs: l’agriculture, l’industrie et le tourisme.
Examinant la projection et la planification des activités budgétisées pour l’année 2021 le coordonnateur du PADEC, Benoit Ngayou, a d’abord présenté le projet et rappelé son objectif général: «améliorer la contribution du secteur privé non pétrolier au PIB en mettant l’accent sur le développement de MPME dans les secteurs agricole, agroalimentaire, touristique, de transport et des TIC dans les principales agglomérations urbaines et périurbaines de Brazzaville et de Pointe-Noire et le long du corridor Pointe-Noire-Brazzaville-Ouesso. Son objectif de développement est de renforcer la compétitivité des PME au sein des filières sélectionnées dans les zones géographiques ciblées de la République du Congo.» De manière spécifique, a-t-il poursuivi, le projet vise à apporter un appui réglementaire et institutionnel pour renforcer l’environnement des affaires et à soutenir directement les MPME afin de renforcer le développement et la compétitivité des chaînes de valeur sélectionnées.
Le budget, dont le financement est assuré intégralement par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) de la Banque mondiale (BM), englobe 12 activités et 72 sous-activités retenues pour le Programme de travail annuel (PTA) 2021. Réparties par composantes et sous composantes, elles visent à atteindre les objectifs du PADEC. Ces activités en grande partie reconduites, selon Amos Kala, spécialiste du suivi-évaluation du projet, sont susceptibles de générer des produits, des effets et un impact sur le secteur privé suivant la programmation stratégique arrêtée.
Le COPIL a longuement échangé sur les activités du projet, mais surtout discuté de la vulgarisation des textes juridiques et du climat des affaires susceptible de permettre aux 200 Micro petites et moyennes entreprises (MPME) qui bénéficieront des appuis financiers de pérenniser leurs activités. Cette pérennisation est indispensable à la durabilité des actions et des effets en matière de diversification de l’économie. Les effets de la crise sanitaire (pandémie de la COVID-19) et économique ont amené toutefois les participants à s’interroger sur la pertinence de certaines actions. A ce propos, le président du COPIL a exhorté la coordination à faire avec la COVID-19 comme on l’observe sous d’autres cieux, pour faire avancer les choses.
Pour rappel, le PADEC est signé le 21 juin 2018 par le Gouvernement du Congo et la Banque mondiale. Il est entré en vigueur le 20 mai 2019 et sera clôturé le 30 mai 2023. Ses activités seront déployées sur tout le territoire national, principalement le long du corridor de croissance Pointe-Noire-Brazzaville-Ouesso qui sont des zones abritant les plus grandes agglomérations du pays où est localisé l’essentiel de l’activité, avec des effets d’entrainement dans les départements de la Likouala, de la Cuvette-Ouest et de la Lékoumou.

Viclaire MALONGA