Son compteur bibliographique vient de s’enrichir avec la publication de son troisième ouvrage, intitulé : ‘’Paix et sécurité en Afrique : rôle des femmes-soldats’’, aux Editions Ifrikiya, dans la collection interlignes. Cet ouvrage de 237 pages a été présenté et dédicacé officiellement, le jeudi 13 janvier 2022 à Brazzaville. Sous la houlette du Pr Louis Bakabadio, Conseiller spécial du Président de la République, chef du département de l’éducation, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, représentant le vice-amiral Jean-Dominique Okemba, ministre Conseiller spécial du Président de la République, Secrétaire général du Conseil national de sécurité.

Constitué de deux parties dont la première compte quatre chapitres et la seconde cinq, le livre du colonel Lonzoniabéka a été présenté par Scholastique Dianzinga, Pr à la Faculté des lettres, des arts et des sciences humaines de l’Université Marien Ngouabi. Cet ouvrage épouse son temps, car il intègre les écrits déjà nombreux et dans les disciplines variées portant sur un thème à la mode : ‘’la parité homme-femme’’, elle-même résultante du principe constitutionnel de l’égalité des sexes. L’auteure célèbre en réalité la partition que la femme-soldat joue sur le théâtre des opérations militaires de rétablissement de maintien de la paix et de la sécurité, notamment sur le continent africain. Elle lègue aussi aux femmes des connaissances qui les pousseront à prendre conscience de leurs capacités et potentialités
Dans la préface, le vice-amiral Jean-Dominique Okemba relève que «ce livre montre les performances exceptionnelles des femmes-soldats à tous les niveaux où elles se trouvent lors des conflits armés et qui devraient militer pour plus de responsabilisation de la femme. Contrairement, aux idées reçues et sérieusement ancrées dans la conscience collective, véhiculant une première faiblesse de la femme-soldat, en raison de sa nature, l’auteure montre, illustrations à l’appui, la preuve du contraire sur les champs de bataille. Ce livre est en quelque sorte, un plaidoyer pour la reconsidération de la situation des femmes militaires. Mais il ne s’agit pas d’un plaidoyer vide de sens. Celui-ci prend plutôt appel sur une approche comparatiste des situations des Forces armées dans le monde». Précisant : «In fine, plus qu’une apologie, cet ouvrage s’adresse non seulement à la chaîne de commandement militaire, mais aussi, il constitue une véritable invite à la jeunesse féminine africaine, afin de briser les préjugés et faire fi des tabous, tout en s’engageant à servir sous le drapeau national. La femme est la mère de la nation, elle est plus que tous consciente des atrocités que subit la population lors des opérations militaires. Sa présence dans les Forces armées est un gage d’humanisation de l’action militaire».
Aline Olga Lonzoniabéka a, pour sa part, fait observer que : «L’argumentaire de son livre puise sa source dans les dispositions de la résolution 1325-2000 du Conseil de sécurité des Nations unies qui milite pour une plus grande représentativité des femmes dans les missions de maintien de la paix initiées par cette organisation en zones de conflits». Ajoutant que : «C’est la lucidité et la réalité qui lui commandent de constater que malgré les recommandations onusiennes dans les résolutions adhoc, les femmes-soldats, femmes-gendarmes ou femmes-policières demeurent toujours sous représentées, et ce, de manière criarde, dans les contingents en charge du maintien de la paix dans le monde. La participation et l’influence des femmes dans les domaines de la paix et de la sécurité sont non seulement essentielles pour garantir le respect de leurs droits, mais aussi pour améliorer l’efficacité opérationnelle, renforcer la résilience et faire de la prévention».
Les femmes, a-t-elle dit, «sont des acteurs à part entière qui doivent être impliquées impérativement dans les missions de maintien de la paix sur les théâtres d’opération en période de conflits et post conflits. Tous les protagonistes qui contribuent au processus de pacification au niveau de la communauté internationale en sont convaincus unanimement. «J’ai abordé le problème du rôle des femmes-soldats dans le processus de pacification en Afrique en ma qualité d’officier supérieur des Forces armées congolaises, portée aussi par des idéaux de FAWE qui est une organisation panafricaine qui s’occupe de la promotion de l’égalité dans l’éducation en Afrique, dont je suis la présidente de l’antenne Congo », a-t-elle soutenue.
Le contre-amiral Mathias Banguid, inspecteur général des FAC et de la Gendarmerie nationale, a fait circonscrire l’événement, tandis que, le commissaire général de brigade Simplice-Euloge Lébi, directeur général des ressources humaines du ministère de la Défense nationale en a fait la critique. Le Pr Louis Bakabadio s’est dit particulièrement heureux que l’une des phases du livre ait été consacrée à la tradition: «C’est quelque chose que je salue. Il est nécessaire de revenir à notre propre tradition et l’auteure a bien fait de nous le rappeler».

Alain-Patrick MASSAMBA