Religieuse de la Congrégation des sœurs des Vierges consacrées et Maître de conférences (CAMES) à l’Ecole normale supérieure (ENS) de l’université Marien Ngouabi, Sr Virginie Kouyimoussou vient de publier aux Editions L’Harmattan Congo-Brazzaville en 2024, un essai de 95 pages subdivisé en cinq chapitres, intitulé: «Education en Afrique, dialectique entre tradition et modernité», préfacé de Michel Emile Mankessi, Maître de Conférences (CAMES) en éthique.
La cérémonie de présentation et de dédicace de cet essai a eu lieu mercredi 19 mars 2025 à l’institut français du Congo (IFC), à Brazzaville. En présence de l’abbé Aubin Banzouzi, prêtre du diocèse de Kinkala, en qualité de présentateur, et de Mme Winner Franck Palmers, critique littéraire, sous la modération de Mme Josseline Moumossi Mansounga, écrivaine.
Dans la postface de cet ouvrage, on peut se faire une idée précise du sujet abordé par la religieuse, enseignante chercheure, auteure de plusieurs articles et autres ouvrages sur l’éducation: L’Education demeure au Congo en particulier, et en Afrique en général, un problème crucial pour la jeunesse. L’ouvrage expose les réels problèmes d’éducation et fait le lien entre l’éducation traditionnelle reçue des parents et celle importée de l’occident dite moderne. L’auteure, qui possède une connaissance théorique et pratique en matière d’éducation, répond par des approches concrètes aux nombreuses questions que se posent quotidiennement les enseignants, les parents, les pouvoirs publics, les élèves et étudiants, et la société civile. Au moment où le continent africain est en décadence, où le système éducatif congolais est en perte de vitesse, en désuétude, l’ouvrage de la religieuse Virginie Kouyimoussou arrive à point nommé, car le sujet qu’elle aborde est plus que jamais d’actualité. L’ouvrage s’appuie sur la pensée de Pierre Erny qui analyse les atouts et les limites de la tradition, ainsi que ceux de la modernité dans la formation de l’enfant africain. Ainsi, dans les deux dialectes traditionnelle et moderne, devraient fédérer une éducation de qualité.
Dans sa présentation, l’abbé Aubin Banzouzi a indiqué qu’aujourd’hui, en Afrique noire, l’éducation est fortement influencée, en même temps par la tradition et la modernité. A travers les cinq chapitres que compte cet ouvrage, l’auteure montre l’apport de l’éducation coutumière et moderne dans la formation humaine intégrale des apprenants en Afrique subsaharienne. Le premier chapitre révèle les méthodes, les valeurs et les caractéristiques de l’éducation coutumière en Afrique noire. L’auteur fait constater que cette forme primaire d’éducation informelle est liée étroitement à la vie de la famille, du clan et de la société. C’est une initiation à la vie familiale et sociale qui permet à l’enfant ou au jeune de s’intégrer dans son milieu de vie, en s’appropriant les valeurs et usages endogènes. Le deuxième chapitre explore la problématique du langage et de l’éducation. Si le langage est un facteur fondamental dans l’assimilation d’une culture et dans tout apprentissage, il n’est pas toujours l’expression authentique claire de la pensée ou de l’action.
Le troisième chapitre élucide les facettes de la modernité en lien avec l’éducation en Afrique. La modernité à travers l’évolution des méthodes didactiques, l’apprentissage des langues étrangères et l’influence des technologies de la communication comme phénomènes liés à la mondialisation. Enfin, dans les deux dialectes: tradition et modernité, l’auteure porte un regard critique de la coutume et de l’école moderne. Les limites de la tradition, le choc des civilisations, les vertus de l’oralité et de l’écriture dans l’éducation en Afrique noire, les difficultés des apprenants africains, l’appropriation des données endogènes et exogènes dans la formation. Aussi, soulève-t-elle la problématique sur les actes de langage qui sont communicationnels, car les langues africaines sont d’une importance incontournable.
Pour Mme Winner Franck Palmers, la langue est un facteur de développement, de cohésion et d’harmonie. Pourtant, il devrait exister une corrélation entre l’éducation traditionnelle et moderne, malheureusement la tradition se trouve phagocytée, concurrencée par l’école moderne importée de l’occident.
Pascal BIOZI KIMINOU







