(Suite du précédent numéro)

Cette exhortation du Concile Vatican II corrobore avec l’enseignement social de l’Eglise, lequel enseignement positionne l’Eglise aux côtés de l’homme afin de garantir le Bien Commun et d’autres principes basiques tels que la Dignité humaine, le Principe de solidarité et le Principe de subsidiarité. L’homme, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 27), doit mériter une vie digne, selon le dessein de Dieu, car «la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant», dixit Saint Irénée de Lyon. Dans cet ordre d’idée, comme disait Saint Jean-Paul II, «l’homme est la route de l’Église». Par conséquent, tout ce qui concerne l’homme, concerne l’Église et tout ce qui touche l’homme touche l’Église. Donc, on ne peut pas dissocier l’annonce de l’évangile avec l’homme ou mieux, on ne peut pas parler de l’évangile, sans parler des problèmes de l’homme et de la société. Ces messages, ensemble avec les différentes déclarations, contiennent la pensée sociale ou la position des Evêques, ils deviennent ainsi le contenu de l’action sociale de l’Église au Congo-Brazzaville.
Afin de mieux élucider les interventions de la CEC, lesquelles interventions, comme nous l’avons déjà souligné, concernent divers domaines de la société congolaise, nous avons jugé pertinent de sélectionner certaines interventions qui ont eu un impact considérable dans la vie politique et sociale au Congo-Brazzaville. Ces différentes interventions vont de 1995 à 2020. Ce qui constitue 25 ans de l’enseignement social de la CEC.
Parmi tant d’interventions de la CEC, nous avons, en premier lieu, celle de 1995, au courant de laquelle les Evêques du Congo lancent un message au peuple de Dieu et aux hommes de bonne volonté à propos de l’Eglise Famille et du développement en disant «Donnez-leur vous-mêmes à manger». Dans ce Message, la CEC exhorte le peuple congolais et les hommes de bonne volonté à être solidaires avec les plus démunis à l’image de Jésus-Christ, en ces termes: «Aujourd’hui au Congo, à cause de la crise économique, financière et sociale que connaît notre pays en particulier, et l’Afrique en général, beaucoup d’entre vous ont faim. Faim de la Parole de Dieu pour orienter votre existence quotidienne, faim de la paix que Lui seul peut donner, mais aussi faim de sécurité, d’unité et de nourriture pour votre corps». «Le développement humain intégral, développement de tout homme et de tout l’homme, spécialement des plus pauvres et des plus déshérités de la communauté se situe au cœur même de l’Évangélisation» (EIA, § 68). Et «Voilà pourquoi, une fois de plus, en continuité avec notre Message de l’an dernier, nous voulons vous adresser quelques recommandations sur le développement. Membres d’une même Église-Famille, celle de Dieu, nous ne pouvons pas ne pas nous intéresser à la situation matérielle et humaine de notre pays. Nous ne pouvons ne pas contribuer au mieux-être des populations les plus défavorisées».
En deuxième lieu, nous avons l’intervention de la CEC de 2007, durant laquelle le message était centré sur la question sociale, plus précisément sur la lutte contre la pauvreté au Congo Brazzaville. Dans ce Message, la CEC s’intéresse à la situation sociale du peuple congolais en disant que «L’Église s’intéresse à la question sociale et à la lutte contre la pauvreté parce que les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur» (GS n° 1).

Abbé Giscard Stève MAYALA MAMPASSI
Prêtre de l’Archidiocèse de Pointe-Noire
Directeur diocésain de la Caritas