Dans le but de promouvoir la culture congolaise, Dieudonné Moyongo, ministre de la Culture et des arts, a procédé le 20 juillet dernier, à la Mairie centrale de Brazzaville, au lancement officiel de la campagne de sensibilisation et de mobilisation sur le dossier ‘’Inscription de la Rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité’’. Une campagne qui se fera sur les plans national et international.

La Rumba congolaise, patrimoine que le Congo a en partage avec les autres pays de la sous-région et particulièrement avec la République démocratique du Congo (RDC), demeure un art populaire majeur dont l’originalité ne se conteste nullement au milieu d’autres courants musicaux.
Au cours de cette cérémonie, Dieudonné Moyongo a présenté les trois étapes qui ont constitué le processus d’inscription de ce dossier. Il s’agit des activités menées avant le dépôt de candidature, après la phase du dépôt de candidature et celles en perspective. «Avant le dépôt, plusieurs réunions ont été organisées. Au niveau national, nous avons mis en place un Comité scientifique rassemblant des universitaires, des spécialistes des questions de la musique, des historiens, des philosophes… Ce Comité travaille en collaboration avec le Comité de la RDC. Il y a eu, en 2020, deux ateliers méthodologiques de formation organisés à Brazzaville du 24 au 26 février et du 27 au 28 février 2020, à Kinshasa, etc.», a fait savoir le ministre de la Culture. Il a sollicité le soutien de toutes les parties prenantes pour que ce dossier aboutisse à cette liste qu’il qualifie de prestigieuse.
Dieudonné Moyongo a remercié l’UNESCO pour son accompagnement dans ce processus d’inscription. Il a aussi rendu hommage au Président Denis Sassou-Nguesso qui «suit attentivement ce processus».
Dans le cadre de cette campagne, il est prévu, très prochainement, un colloque international sur la Rumba congolaise à Brazzaville.
Le ministre Moyongo a dégagé l’intérêt de l’inscription de la Rumba, considérée comme l’identité artistique des deux Congo,: «Il y a d’abord la reconnaissance de l’élément rumba au niveau international. Lorsque vous allez au Brésil, il y a plusieurs festivals dont le festival de la Samba. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de touristes qui arrivent pendant cette période. Donc on peut faire de notre pays une destination touristique, à partir d’un certain nombre d’évènements culturels. Vous savez, lorsque le Congo organisait les éditions du Festival panafricain de musique (FESPAM), j’ai eu à gérer les touristes en 2003 et en 2005. …Le tourisme serait un des éléments qui permettra de diversifier notre économie. Vous ne pouvez pas aller à la Havane, par exemple, sans pourtant visité le ‘’Tropicana’’. Mais qui est ce qu’on va y voir, c’est la danse», a-t-il dit. «Lorsque nous étions en train de célébrer les 60 ans des Bantous de la capitale, le Président de la République nous a instruits de construire, ici à Brazzaville, ‘’le musée école des Bantous de la capitale’’. C’était, justement, pour marquer l’ancrage de la Rumba. Nous sommes sûrs qu’il verra le jour», a poursuivi le ministre de la Culture.
La Rumba congolaise tire ses origines des traditions musicales congolaises et des apports exogènes. Elle émerge à partir des années 1930, à Brazzaville et Léopoldville (Kinshasa), cités coloniales voisines où s’entremêlent des traditions musicales de diverses communautés. En 1984, Sylvain Bemba assimile la musique congolaise à un oiseau migrateur qui partage son temps avec les Amériques et l’Afrique.
Selon de nombreuses recherches dont celles de Ortiz Fernandez (1950 et 1952-1955), de John Janheiz (1961), le terme Rumba serait cubain. Il dérivait des termes ‘’yuka‘’ et de ‘’nkumba’’ (terme indubitablement Kongo par lesquels les Afro-descendants cubains désignent le nombril) d’où les termes créoles cumba, cumbé, cumbancha. Cette danse célèbre portée par les orchestres African Jazz et les Bantous de la capitale a agrémenté les célébrations des indépendances de nombre de pays africains.

Esperancia
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