Sous les auspices de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Pascal Robin Ongoka, a procédé mercredi 10 novembre dernier à Brazzaville, au lancement de la formation des vétérinaires, paravétérinaires et agents de santé au bon usage des antimicrobiens. Dans l’objectif d’améliorer l’utilisation et la distribution des antimicrobiens à usage vétérinaire par les techniciens de santé animale, les importateurs, les distributeurs et éleveurs, en vue de la protection de la santé publique. Les conclusions issues de cette formation permettront de promouvoir les bonnes pratiques dans l’usage des antimicrobiens.

Pour Yannick Ariane Rasoarimanana, représentante résidente de la FAO en République du Congo, la Banque mondiale a estimé, d’un point de vue économique, que les pertes en productivité et en vie humaines résultant de l’inefficacité des antimicrobiens engendreraient une contraction de l’économie mondiale de l’ordre de 3,8% d’ici à 2050, et feraient ainsi basculer 28 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté. Comme la COVID-19, la résistance aux antimicrobiens aura des conséquences économiques lourdes pour les pays en développement, du fait de la relative faiblesse des systèmes de santé. Une thèse corroborée par Pascal Robin Ongoka pour qui «la résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue un réel problème de santé publique, responsable des échecs thérapeutiques causant chaque année entre 700.000 et 1.000.000 de décès dans le monde».
Ainsi, pour lutter contre cette résistance, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté en 2015 un plan d’action mondial mis en œuvre dans les Etats, à travers des plans d’action nationaux, avec l’appui de la tripartite regroupant la FAO, l’OMS et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), suivant l’approche ‘’une seule santé’’.
Grâce à la formation, les professionnels de santé animale et humaine ont renforcé leurs capacités en matière d’identification, de développement et d’application des compétences et connaissances, pour leur rôle dans la surveillance et la prévention de la résistance aux antimicrobiens. Il s’est agi, entre autres, d’améliorer la connaissance de la problématique de la résistance aux antimicrobiens chez les animaux (terrestres et aquatiques) et chez l’homme, ainsi que son impact sur l’environnement; d’expliquer l’importance de l’opérationnalisation de l’approche ‘’une seule santé’’ dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens; d’améliorer l’encadrement de l’usage de ces antimicrobiens, notamment leur détention, leur conservation et leur prescription; promouvoir leur bon usage chez les animaux, notamment ceux dont les produits sont destinés à la consommation humaine.
La formation des vétérinaires, paravétérinaires et agents de santé au bon usage des antimicrobiens s’est faite en mode présentiel, dans le strict respect des mesures barrières contre la COVID-19. Cette activité a réuni nombre de participants venus des secteurs de santé animale et humaine, de l’agriculture et de la pêche, de l’environnement et du développement durable, de l’enseignement supérieur ainsi que de la société civile.

Marcellin MOUZITA