Une rencontre consacrée aux pratiques du plombage dentaire à base du mercure a réuni, mercredi 11 janvier 2025 à Brazzaville, des cadres de la santé, en majorité des médecins et juristes. Initiée par l’association Action sur l’environnement et le développement (AED), elle a eu pour but de sensibiliser et d’informer les parties prenantes aux méfaits de l’amalgame dentaire (plombage) sur la santé humaine et l’environnement, et de vulgariser la Convention de Minamata sur le mercure, afin de réglementer les amalgames dentaires au Congo.

A travers cet atelier, l’AED a décidé de sensibiliser les décideurs et les populations aux risques liés à l’usage du mercure dans la dentisterie et de montrer l’opportunité qui existe à utiliser des alternatives bio aux amalgames. «L’amalgame dentaire est beaucoup utilisé pour les soins dentaires dans nos hôpitaux. On l’estimait très bon, mais on se rend compte que le mercure contenu dans ce matériau a des effets nocifs sur l’environnement et sur la santé humaine», a déclaré le docteur Dieudonné Okémou, directeur des hôpitaux, qui a ouvert et clos les travaux en présence du Dr Eugène Loubaki, président de l’AED, et de Joseph Mounzingoula, secrétaire général de cette association.
Quant à M. Joseph Mounzingoula, il a rappelé que «Le Congo a signé la Convention de Minamata sur le mercure le 8 octobre 2014 et l’a ratifié le 6 août 2019». Cette Convention est un traité international visant à protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes du mercure.
Les participants ont suivi deux exposés et une projection documentaire sur Minamata, ville frappée par une catastrophe écologique causée par le mercure exploité par une usine.
Au terme des débats, les participants se sont rendu compte que l’amalgame dentaire est un matériau qui est durable. Le débat se situe au niveau de la sécurité biologique car l’amalgame dentaire est contesté aujourd’hui, en raison de sa composition chimique constituée de 50 % de mercure et de 50 % d’alliage des métaux non-précieux (argent, étain et cuivre).
L’OMS a annoncé en 1991 que la plus grande source de mercure pour la population mondiale non exposée de façon industrielle, provenait des amalgames dentaires. Selon elle, le mercure, un métal lourd, est une substance indésirable et potentiellement nuisible pour le corps humain. Elle le classe parmi les dix produits chimiques qui posent un problème majeur de santé publique. Sa présence dans le corps favorise l’apparition d’une intoxication à long terme.

Philippe BANZ