C’est sous le signe de la «cohésion, la vitalité, l’efficience et la crédibilité» (Ephésiens 4, 15-16) que les évêques du Congo ont tenu leur session pastorale annuelle appelée plénière des Commissions épiscopales, du 29 avril au 3 mai 2025, au Centre interdiocésain des œuvres (CIO), à Brazzaville.

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Mgr Bienvenu Manamika B.

Ils étaient là, les évêques du Congo: Gélase Armel Kema, archevêque d’Owando et administrateur apostolique de Ouesso; Abel Liluala, archevêque de Pointe-Noire; Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma et vice-président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC); Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi; Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, Toussaint Ngoma Foumanet, évêque de Dolisie; Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala. Toutes les Commissions épiscopales et structures d’Eglises étaient présentes, en l’occurrence la Commission épiscopale de l’éducation chrétienne (CEEDUC), la CARITAS-Développement, la Commission épiscopale des moyens de communication sociale, la Commission épiscopale des migrants et des réfugiés (CEMIR), la Commission épiscopale Justice et paix, les Aumôneries, les séminaires, la catéchèse et l’évangélisation. La plénière des Commissions épiscopales fait partie des trois rendez-vous annuels de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), avec la retraite spirituelle et l’assemblée plénière. Les Commissions épiscopales sont des organes qui permettent à la Conférence épiscopale du Congo d’exercer sa mission pastorale dans tous les domaines d’action de l’Eglise locale. Elles rendent compte aux évêques des activités réalisées ou menées au cours de l’année écoulée. La particularité pour cette année, le secrétariat général de la CEC qui est l’organe de coordination, a proposé à l’ensemble des Commissions épiscopales de faire la restitution des différents constats faits lors des descentes de travail, le diagnostic qui en découle, les faiblesses relevées et les approches de solutions pour un nouveau départ. Selon les dispositions des articles 19 et 20 des nouveaux statuts, la Conférence des évêques dispose de Commissions épiscopales. Chacune est spécialisée dans un secteur d’activité pastorale, pour aider les évêques et non pas pour se substituer à eux. Il appartient à l’assemblée plénière de les créer, de les supprimer ou d’en fixer le nombre. Chaque Commission épiscopale comporte un ordinaire président élu par la Conférence épiscopale parmi ses membres de droit.

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Abbé Vivien Carol Etouolo

A l’ouverture des travaux de cette session, le mardi 29 avril, placée sous les auspices de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville et président de la Conférence épiscopale du Congo, trois allocutions ont été prononcées. L’abbé Vivien Carol Etouolo, secrétaire général de la CEC, a peint le tableau des Commissions épiscopales en évoquant les descentes effectuées au cours desquelles des constats ont été faits sur leur organisation et leur fonctionnement. Au nombre des maux qui minent le fonctionnement régulier des Commissions épiscopales et structures d’Eglise, figure le manque de cohésion, de vitalité, d’efficience et de crédibilité». La mise en place des statuts et du règlement intérieur de la CEC permettront aux Commissions épiscopales de se structurer, de se redynamiser et de redécoller pour un nouveau départ. Ce travail devra se faire à l’interne en mettant en place les statuts qui régissent les Commissions épiscopales. A cela s’ajoute, le manque de financement des Commissions épiscopales pour mener à bien leur mission de collaboration et d’aide aux évêques dans leur pastorale. Le président de la Commission nationale pour l’apostolat des laïcs du Congo (CNALC), Joseph Mouanga, a dans son allocution salué la promptitude des évêques pour la tenue régulière des sessions et assemblées plénières voici une cinquantaine d’années. «Lors de vos assemblées plénières, nous, commissions épiscopales, venons à votre école pour des enseignements, des conseils et des orientations en vue d’une pastorale d’ensemble porteuse de bons fruits en abondance et aussi d’une prise en charge du développement de notre Eglise locale. Cette session se tient à une période d’avril 2024 à avril 2025 qui a connu des moments de joie et d’espérance certes, mais aussi des événements de tourmente, de tristesse et de douleur. Tous ces événements, appuyés par le message de la 53è assemblée plénière ayant pour thème: «La vie consacrée au Congo et les défis de l’heure: La mondanité, les défis théologiques et pastoraux», ont fait délier les langues. Lorsque des personnes pour la plupart des chrétiens ont utilisé divers médias en particulier les réseaux sociaux et la rue pour s’exprimer, d’autres chrétiens membres des mouvements d’apostolat et associations ou voire d’autres confessions religieuses se sont tournés vers les Commissions épiscopales comme points d’écoute pour livrer leurs sentiments de joie, de tristesse et de frustration. Leurs préoccupations ont porté sur l’utilisation des ressources humaines en Eglise; la gestion des biens temporels de l’Eglise; l’encadrement des dévotions populaires et la préservation des sites de prière; la communication et la circulation de l’information; la célébration des sacrements: baptême, mariage, Ordre comme occasions de jouissance et de perversion; la banalisation des obsèques», a indiqué le président du CNALC.
Ouvrant les travaux, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a pris acte des différentes allocutions prononcées à cet effet et promis de les traduire en acte dans la cohésion, la vitalité, l’efficience et la crédibilité.
Durant cinq jours, des communications diverses et témoignages ont meublé ces travaux. L’attention des participants était plus focalisée sur la révision des statuts et du règlement intérieur de la Conférence épiscopale du Congo, dont un travail de toilettage a été réalisé. En ce qui concerne les communications, l’on retiendra celle du séminaire propédeutique et celles faites par les abbés Christel Barthel Ganao, recteur du grand séminaire de théologie cardinal Emile Biayenda, et Christophe Westar Maboungou, recteur du grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha. «La rentrée académique 2024-2025 a eu lieu le dimanche 13 octobre 2024, suivie de la retraite spirituelle animée par le père Casimir Moukouba, responsable de la Commission diocésaine de liturgie, sous le thème: «Une seule chose te manque» (Mc. 10, 17-30). Le grand séminaire de philosophie a un effectif de 47 séminaristes dont 19 en première année et 28 en deuxième année de philosophie, répartis par diocèse: Pointe-Noire: 10; Owando: 6; Dolisie: 7; Kinkala: 8; Gamboma: 5; Nkayi: 7; Ouesso: 3; Impfondo: 1». Tandis que le théologat compte 99 séminaristes». Le recteur de philosophie a fait un plaidoyer et lancé un cri du cœur aux évêques du Congo pour renforcer l’équipe des formateurs présentant un déficit criard. Il a aussi plaidé pour l’aide à apporter aux séminaristes en s’acquittant pleinement des droits par diocèse. Les œuvres pontificales missionnaires (OPM) par le truchement de son directeur national, l’abbé Valentin Mouyongo, ont présenté la situation actuelle suite à la dernière quête impérée dont la somme engrangée s’élève à plus de 20 millions de Francs Cfa, collectée le dimanche des Missions dans tous les diocèses du Congo. Cette somme a été aussitôt envoyée à Rome par le truchement de la Nonciature apostolique. La présentation du nouveau catéchisme national par le frère Jean Kombo Boutsoki, de la Commission épiscopale de la catéchèse et l’évangélisation. De cette présentation, il ressort que le travail a été bien ficelé après plusieurs années d’attente. Mais le nombre de livrets ne correspond pas par rapport aux besoins des diocèses. Les autres Commissions se sont retrouvées en sous-groupes de travail.
La messe de clôture a eu pour cadre la grotte mariale de la paix du Centre interdiocésain des œuvres. Elle a été célébrée par Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou. A l’issue de celle-ci, l’abbé Vivien Carol Etouolo a lu le communiqué final des travaux. A son tour, clôturant les travaux, le président de la CEC a souligné: «Les évêques, avec le sentiment favorable de tous, ont voulu repropulser les Commissions, en consolidant certaines aux acquis déjà plausibles et en réanimant d’autres devenues chancelantes. Ainsi après l’ouverture des travaux, et une plénière qui a regroupé l’ensemble des Commissions, l’ensemble des réflexions se sont plutôt déroulées en atelier, permettant de revisiter les statuts, pour mieux cerner les anicroches et réajuster les contenus. Cependant, l’ampleur des travaux, qui a révélé différentes observations, appelle à une poursuite des réflexions au-delà de la session. Nous avons réalisé la nécessité de quelques autres Commissions qui aideront la Conférence des évêques à être plus décisives, à côté de celles qui existent déjà. Le Conseil permanent se fait le devoir de se réunir un peu plus régulièrement pour favoriser cette dynamique. En ces temps de synodalité, la réalité du travail en commun, dans l’humilité et la solidarité retrouve son sens, car l’enjeu est d’en arriver à une conférence encore plus attentive, plus réactive et plus efficace face aux problèmes internes à l’Eglise et à ceux, interpellant, de la société qui espère l’éclairage de l’Eglise. Avec la Commission affaire juridique, un dispositif structuré est en train de prendre place, pour éviter de graves erreurs déjà vécues. Je voudrais exprimer notre gratitude au nonce apostolique pour son aide efficace dans nos relations avec le Saint-Siège et sa disponibilité pour nous conseiller, surtout ces derniers temps, pour l’implémentation de l’Accord-cadre». Avant de conclure son allocution, le président de la CEC a invité l’ensemble des participants à mettre leur force en Jésus-Christ, en comptant bien évidemment sur l’intercession de Notre-Dame des missionnaires et celle de tous les Saints. «Continuons aussi à porter dans nos prières sœur Venantie Panghieto, de Saint Antoine de Padoue, dont la disparition demeure un trauma que nous devons surmonter dans l’espérance. De même portons dans la prière l’âme de notre défunt pasteur le Pape François. Enfin, soutenons également par la prière les cardinaux en conclave, pour que l’Esprit-Saint parle au cœur des élections, aux fins de la venue d’un successeur de Pierre selon le cœur de Dieu», a conclu Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou.
Après la messe, le président de la CEC a béni les permanences de la Commission épiscopale pour les affaires juridiques et l’Office national d’accueil et d’écoute pour la protection des mineurs et la sauvegarde des personnes vulnérables, situées dans le bâtiment du secrétariat général de la CEC.

PascalBIOZI KIMINOU