Les partenaires sociaux se sont retrouvés du 20 au 21 janvier 2025 au palais des congrès à Brazzaville pour la session ordinaire du Comité national du dialogue social, sous le patronage du Premier ministre Anatole Collinet Makosso, président de ce comité. La cérémonie d’ouverture a été réhaussée de la présence d’un nombre important des membres du Gouvernement, du préfet de la ville Pierre Cébert Ibocko Onanga, du député-maire de la ville Dieudonné Bantsimba et de plusieurs invités.
A l’ouverture des travaux du comité, le Premier ministre a assuré les partenaires sociaux de l’engagement du Gouvernement à œuvrer toujours avec eux à la résolution des grandes questions qui touchent le monde du travail, ainsi qu’à la mise en œuvre des recommandations qui découleront de cette session, à l’effet de promouvoir un monde du travail plus radieux où règne la paix sociale.
Anatole Collinet Makosso a, à cette occasion, fait l’annonce d’une mesure, celle qui fait obligation à tout employeur individuel ou utilisant un personnel à un emploi informel de faire acte d’adhésion à une caisse de sécurité sociale et à l’Agence congolaise pour l’emploi. «En effet, dans le cadre de la loi des finances 2025, l’État a prévu de prendre en charge en totalité l’IRPP du personnel à un emploi informel et la moitié des cotisations patronales des cinquante mille premiers déclarants, au titre de la sécurité sociale et de l’assurance maladie universelle», a fait savoir le président de ce comité.
Il s’est agi au cours de ces travaux, entre autres, de faire l’évaluation de la mise en œuvre des recommandations issues de la session de janvier 2023, d’examiner les nouveaux points soumis à examen et d’adopter de nouvelles recommandations à mettre en musique à partir de la période du 20 janvier 2025.
Parmi les recommandations antérieures figure celle de la prise d’une nouvelle loi relevant l’âge d’admission à la retraite des travailleurs issus du code du travail, l’adoption du Programme de promotion du travail décent (PPTD), l’examen de la situation sociale des travailleurs du CFCO et de la SOPECO et la communication avec les partenaires sociaux dans le cadre du processus de concession des barrages de Moukoukoulou et d’Imboulou.
Les membres du Comité national du dialogue social se sont félicités de l’implication des partenaires sociaux dans la recherche de solutions apaisées, consécutivement à la vague des grèves qui ont récemment secoué les établissements publics et les collectivités locales. Ils ont décidé d’approfondir les discussions sur le droit de grève, aux fins d’une prise de conscience collective sur la nécessité de préserver à la fois la liberté syndicale et l’outil de travail.
Par ailleurs, les membres du comité ont suivi trois communications du Gouvernement et échangé sur les points: revues avec le Fonds monétaire international (FMI) de la période de 2021 à 2023; l’opérationnalisation de la Caisse d’assurance maladie universelle (CAMU) et la gestion administrative et sécuritaire des établissements scolaires.
Au terme des travaux, les membres de ce comité ont formulé dix recommandations, dont quelques-unes sont: œuvrer avec les partenaires sociaux dans le cadre de l’élaboration des politiques et programmes nationaux en matière sociale, économique et financière; renforcer les contrôles en matière de fiscalité, en mettant les moyens à la disposition des structures chargées desdits contrôles; déployer les actions de communication à l’effet d’assurer l’adhésion des populations au régime de l’assurance maladie universelle; engager la réforme du Code de sécurité sociale. Aussi garantir la tenue de deux sessions par an (premier et deuxième semestre) et engager une réflexion sur le meilleur moyen de faire évoluer le texte portant attributions, organisation et fonctionnement du Comité national du dialogue social; réexaminer les dossiers des ex-travailleurs de la Société des ciments du Congo (SOCICO) et du chantier naval et des transports fluviaux (CNTF), aux fins de voir comment et dans quelle mesure y donner suite définitive; poursuivre les efforts engagés en vue d’une gestion administrative et sécuritaire efficace des établissements scolaires, notamment en s’appuyant sur les préconisations des états généraux de l’éducation nationale et de la recherche scientifique; engager une réflexion avec les partenaires sociaux concernés sur diverses taxes prévues par la loi de finances 2025.
Clôturant la session du Comité national du dialogue social, Anatole Collinet Makosso a assuré que le Gouvernement s’emploiera à mettre en place un mécanisme de suivi plus efficace de la mise en œuvre des recommandations prises lors de cette session.
Il sied de rappeler que ce comité est un cadre de dialogue social entre le Gouvernement, les organisations patronales et les syndicats des travailleurs les plus représentatifs. Il est placé sous tutelle du ministère de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale.
Esperancia
MBOSSA OKANDZE