Etablissement public à caractère scientifique et technique, le Bureau de contrôle du bâtiment et des travaux publics (BCBTP) a tenu vendredi 10 juillet dernier, sous la direction du président Antoine Nkodia, son comité de direction. A cette rencontre, les administrateurs et le directeur général Pierre Nkoua, se sont employés, entre autres, à l’examen du rapport d’activité 2019, du rapport financier de l’exercice 2019, du programme d’activité 2020, du projet de budget exercice 2020. A cela il faut ajouter l’examen de la situation des dettes et des créances du BCBTP, de la restructuration du BCBTP et de son plan stratégique.

A l’issue des travaux, le comité de direction a fait quelques recommandations: la mise en place du programme d’activité et du budget exercice 2020 pour tenir compte de la dégradation de la situation de l’économie congolaise, en rapport avec les effets de la pandémie de Covid-19, la prise en compte de la restructuration du BCBTP dans le cadre global du plan stratégique de l’entreprise.
Le rôle stratégique du BCBTP en tant que Conseil de l’Etat en bâtiment et en travaux publics n’est toujours pas bien perçu par la société. L’entreprise subit de plein fouet, et à ses dépens, les effets de la concurrence déloyale. La part du marché qui lui est accordée au plan national ne permet plus au BCBTP de supporter ses charges. En outre, les quelques projets financés sur fonds publics et auxquels participe l’entreprise sont arrêtés, faute de crédits. Les créances importantes dues par les maîtres d’ouvrages publics ne sont pas non plus recouvrées, pendant que «les charges empiètent dangereusement sur le fonctionnement de la structure», souligne Antoine Nkodia. En outre, la subvention d’équilibre perçue comme une ressource sûre devant servir de palliatif, est devenue aléatoire. Depuis trois exercices, le taux de recouvrement de cette subvention par le BCPTP a difficilement dépassé le seuil de 20%. Enfin, en 2019, il n’a été perçu que deux mois et, un seul mois pour l’exercice 2020.
A l’entrée en fonction de l’actuelle équipe du comité de direction, le contexte général se caractérisait par une baisse significative des activités due, entre autres, à: l’inadéquation entre les ressources et les emplois, une production en perpétuelle baisse liée à la raréfaction des marchés, des créances auprès des pouvoirs publics difficilement recouvrables, une obsolescence notoire des équipements et du parc automobile, une dette fiscale et sociale rendant l’entreprise inéligible auprès de la CNSS. Un terreau propice à l’émergence de mouvements de revendication et de contestation des agents.
L’instance en charge du contrôle du bâtiment et des travaux publics, a été créée en 1986. Elle bénéficie de grands investissements de la part des pouvoirs publics figurant, au regard des équipements en sa possession, en tête des bureaux les plus performants en la matière, en Afrique au sud du Sahara. Seulement voilà, Antoine Nkodia, président du comité de direction estime que, faute de marchés, «ce matériel à grand rendement acquis à prix d’or est menacé de ruine, sans avoir pu assurer un efficient retour sur investissement».

Marcellin MOUZITA M.