Prélude au prochain Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la Communauté après une série de rencontres virtuelles, la session extraordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) s’est tenue mardi 10 août dernier en présentiel au Cameroun. Cette rencontre a été placée sous les auspices d’Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie, de la planification et de l’Aménagement du territoire du Cameroun, président du Conseil des ministres de l’UEAC. Il était assisté du Pr Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la CEMAC. Rigobert Roger Andely, ministre des Finances de la République du Congo, ainsi que les ministres Hervé Ndoba, ministre des Finances de la RCA et le Dr Issa Doubragne, ministre de l’Economie de la République du Tchad y ont pris part.
Au cours de la Session, les membres ont évalué la situation macro-économique dans la zone CEMAC et analysé les mesures de redressement.
La pandémie de la COVID-19 et ses effets dévastateurs sur les économies, a rappelé le Pr Daniel Ona Ondo, illustrent combien la CEMAC fait face à un dilemme de nature cornélienne, tiraillée qu’elle est entre l’impératif catégorique de sauver des vies humaines et, dans le même temps, affronter le désastre économique engendré par les mesures prises, notamment le confinement et la distanciation sociale. L’épreuve de la COVID-19, marquée par le confinement de la population et l’arrêt de l’économie, n’a pas été seulement inédite dans l’histoire. «Elle a été brutale et a fortement impacté tous nos modes de vie. Nos certitudes ont été contestées tandis que les traditionnels repères intellectuels qui nous servent de Kaléidoscope sur les sujets sociétaux sont brouillés».
Il a salué le sens de l’anticipation des institutions régionales qui, dans leurs domaines de compétence respective, ont pris des mesures destinées à soutenir les Etats membres et les acteurs économiques dans leurs initiatives diverses de lutte contre la pandémie et de recherche de solutions à court et moyen termes pour neutraliser ses conséquences les plus néfastes sur le développement économique et social et le processus d’intégration régionale.
Le ministre Alamine Ousmane Mey a quant à lui a affirmé que la récession mondiale de 3,3% n’a pas épargné les pays. Dans le prolongement de la réponse communautaire à la crise économique de 2016, il sera question d’examiner avec pragmatisme et détermination les mesures idoines pour une rapide sortie de la crise et une relance de la croissance économique de manière forte, durable et inclusive.
Le président du Conseil des ministres de l’UEAC a aussi félicité l’ensemble des Etats pour la maîtrise à ce stade de la pandémie et pour les efforts ayant produit des résultats dans la sous-région. En effet, la mise en œuvre des premières réformes a abouti entre autres, à une consolidation budgétaire basée sur l’élargissement de l’assiette fiscale et sur l’amélioration de la qualité de la dépense publique. De même, la reconstitution du niveau de nos réserves de change assure la soutenabilité extérieure de nos Etats. Elle se poursuit avec la collaboration des principales sociétés exploitant nos ressources naturelles en vue du rapatriement des recettes d’exportation. La fusion effective des deux marchés financiers de la sous-région, ainsi que l’organisation d’une table ronde pour la mobilisation des financements en faveur des projets intégrateurs sont à saluer.
A noter que le ministre Rigobert Roger Andely a présidé jeudi 12 août dernier la 14e session ordinaire du comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières de la CEMAC (PREF-CEMAC). Au cours de ces assises, les ministres de l’Economie, des finances et de l’intégration ont examiné l’état de mise en œuvre des décisions et recommandations des précédentes sessions ordinaires. Ils ont aussi suivi le rapport sur l’état d’avancement du PREF-CEMAC et sur l’opérationnalisation du marché unifié de la sous-région.

A. N’K.-K.