A l’heure où dans les centrales politiques des partis et coalitions on en est à peaufiner les stratégies de la prochaine bataille électorale, certains se mettent à redouter le réveil du volcan. Endormi mais seulement d’un œil, il y en a pour qui le vote et la guerre veulent dire la même chose. Ntumi semble vouloir se faire oublier. Et ne pas reprendre le sentier de la guerre, lassitude ou feinte.
On ne sait pas s’il en est un des instigateurs attitrés, un porteur de sacoche seulement ou un Zapata à la vocation contrariée, le fait est que c’est toujours quand le ciel est chargé de nuages que Ntumi fait parler de lui. D’abord pour s’applaudir, lui homme de Dieu faiseur d’une paix qui repose sur les monticules de ses victimes dans le Pool et dans la Bouenza. Ensuite pour pérorer sur les vertus d’une démocratie dont lui seul détient le crayon.
Rendons grâce donc qu’il ne nous embête plus avec ses théories fumeuses, qui ont fini par brouiller résolument ce qui pouvait être la raison d’une bataille sans raison. Disons merci pour la relative paix dont nous pouvons jouir aujourd’hui et dans laquelle, assurément, il n’aura pas pris une part de pompier. Une ferme par-ci, un début de collège là : il se donne à voir en silence dans l’humanitaire.
Le Congolais ordinaire, tout à compter les crans de sa ceinture. n’a plus d’attention pour les apprentis Zorro. Aussi, est-ce sur nous-mêmes que nous devrions porter l’attention. Car des Ntumi ne prospèrent que sur le silence et la sympathie de ceux qu’ils piétinent. Pendant longtemps, une certaine opinion a hésité entre applaudir et lui dire son rejet. Parce que le Congolais tombe facilement sous le charme de qui sait enquiquiner ses dirigeants.
Les législatives et les communales de l’année prochaine s’annoncent donc dans toute la splendeur répétitive des élections passées. Annoncées par le tintamarre divergent des oppositions claironnant que les dés sont pipés, elles se réaliseront dans le silence qui y trouveront leur os à ronger. La bouche pleine, ils n’oseront plus parler de tricherie, de faire-valoir ou des manquements à la Constitution ou aux conclusions du Dialogue de Madingou (Sibiti est trop loin).
Du reste, on le sait, l’élection qui est décriée est toujours celle qu’on ne remporte pas. Majorité et opposition le savent et se préparent aux fameux « un coup K.O. » qui ont fait le malheur des battus devant les vainqueurs triomphants hier. Et affirmant que de mémoire d’histoire, ils n’auront jamais vu d’élection aussi nette ! Au Bénin, au Tchad, en Centrafrique, au Gabon et au Congo on sait l’amertume qu’il y a à perdre quand on devait forcément gagner !
Si les élections de l’an prochain se déroulent comme toutes les autres, rectifions légèrement le scénario en donnant la victoire aux seuls vainqueurs.

Albert S. MIANZOUKOUTA