Le futur pape François faisait la distinction entre la politique partisane que l’Eglise doit s’interdire de ce qu’il appelle la grande politique qu’elle assume et reconnait faire dans le sens évangélique. On peut lire à ce propos, entre autres, les extraits tirés de l’ouvrage intitulé: «François, un pape surprenant», d’Evangelina Himitian, publié en 2013 à Paris, aux Presses de la Renaissance.
«On lui a un jour demandé jusqu’où l’Eglise devrait se mêler de la marche du monde, si elle pouvait, par exemple dénoncer des cas d’injustice sans tomber dans la dérive politique
«Réponse du pape»
«Je crois que le mot partisan est celui qui convient le mieux à la réponse que je voudrais donner. L’idée n’est pas de faire de la politique partisane, mais de la grande politique qui découle des commandements et de l’Evangile».
«Dénoncer les atteintes aux droits de l’homme, les cas d’exploitation ou d’exclusion, les carences dans l’éducation ou l’alimentation, ce n’est pas faire de la politique partisane.
«Le compendium de la doctrine de l’Eglise contient des condamnations, mais ce n’est pas un texte partisan. Lorsque nous faisons des déclarations publiques, certains nous accusent de faire de la politique. Je leur réponds: oui, nous faisons de la politique, dans le sens évangélique du terme, mais pas de la politique partisane (pages 134-135). »
Le futur pape, poursuit en dénonçant ce qui se passait en Argentine, son pays d’ origine, et qu’on peut aussi observer dans bien d’autres pays: «Il y a lieu de signaler, comme un important facteur négatif, la récurrence de la corruption de la société et de l’Etat,… corruption qui inclut tous les pouvoirs législatifs et exécutifs à tous les niveaux, jusqu’au système juridique (judiciaire) qui établit souvent son jugement en faveur des puissants et crée l’impunité, ce qui met sérieusement en danger la crédibilité des institutions publiques».

Narcisse MAYETELA