Il y a deux ans de cela, l’Archidiocèse de Brazzaville, ayant constaté que les chrétiens, prêtres et laïcs, étaient plongés dans les antivaleurs, avait pris l’engagement de combattre ce fléau. Deux ans après, sans faire une évaluation où le point de cette lutte sur les antivaleurs, à savoir si les objectifs ont été atteints, on est passé à un autre thème: «Chrétien congolais, qu’as-tu fait de ton baptême?»
Nous pensons que nombreux d’entre nous ont plongé leur baptême dans les antivaleurs dont on n’a pas pu trouver les moyens de lutte et continuent à nous envahir.
Ainsi donc, avant de nous demander ce que nous avons fait de notre baptême, il fallait d’abord évaluer le premier sur les antivaleurs, voir comment les directives de l’Evêque ont été exécutées dans chaque paroisse, au cas par cas, les difficultés rencontrées et comment les surmonter; chercher les méthodes de lutte et prendre des décisions de les combattre, avec un échange d’expérience entre paroisses, mouvements d’apostolats.
Selon le Larousse: un chrétien (laïc ou pasteur) est celui qui confesse la foi en Jésus Christ, et l’a confirmé par le sacrement de baptême qui est destiné à faire d’une personne un chrétien dans sa religion.
Malheureusement, nous constatons, depuis que l’on parle des antivaleurs qui ont pris le dessus sur nous, des non-baptisés, qui ne sont donc pas des chrétiens, font partie des groupes religieux, surtout dans des mouvements sensibles de la liturgie comme les enfants de chœur, lecteurs/lectrices qui se retrouvent à l’autel de Dieu, touchant les objets de piété.
Dans la vie, un chauffeur, avant de conduire, commence, d’abord, à aller apprendre dans une autoécole. C’est après obtention de son permis qu’il peut conduire et être autorisé à rouler sur les voies de circulation.
A l’église, il en était de même autrefois. La personne commençait par le catéchisme, synonyme d’une auto-école. C’est après obtention du baptême qu’elle était reconnue comme chrétien, à travers sa carte de baptême, équivalant au permis de conduire.
Avec ce document, la personne peut se confesser dans n’importe quelle paroisse, payer le denier de culte qui est versé chaque année par les catholiques au curé de la paroisse, afin de subvenir aux besoins du culte et de la paroisse. De la même manière que les travailleurs reconnus par leur Etat payent les impôts pour les besoins du pays, une personne n’ayant donc pas sa carte de baptême ressemble à un travailleur clandestin qui doit d’abord se faire enregistrer à la fonction publique qui n’est autre que la catéchèse, pour les chrétiens.
Comment peut-on parler de baptême au moment où certaines personnes sont admises dans des mouvements d’apostolats sans ce sacrement qu’on obtient après un passage à la catéchèse qui est une auto-école pour l’église où une école d’apprentissage de la religion catholique? Ceux-là donc ne sont pas concernés par ce thème «Qu’as-tu fait de ton baptême?».
Notons qu’à l’Eglise catholique, nous sommes baptisés même dès le premier jour de naissance, au nom de la foi des parents, parrains ou marraines. La foi en Dieu n’est-elle pas individuelle?
II nous a été donné de constater que la plupart des chrétiens qui se font rebaptiser dans d’autres église et en particulier celles de réveil, proviennent de l’Eglise catholique. Baptisés enfants, et par manque des formations (cours de bible), en dehors de celles reçues au cours des différents sacrements de première communion, confirmation et profession de foi, ces chrétiens, en grandissant et parfois en contact avec ceux des autres églises ou devant une situation critique, finissent par remettre leur foi catholique en cause, se passant des parents, parrains et marraines impuissants, pourtant témoins de leur baptême.
La religion catholique est devenue une entité où nombreux sont les chrétiens qui vont à l’église sans se préoccuper de la liturgie, reléguant Dieu au second plan. Ils se retrouvent le plus souvent dans les groupes qui sont devenus des simples mouvements de solidarité: «Cotiser pour qu’à son tour, on soit assisté.» (récolter ce qu’on a semé). Mieux vaut manquer la Bible et la carte de baptême, mais pas le carnet de membre. Les cotisations des veillées et autres se payent sans problème, mais le denier de culte ou la dime qui revient à Dieu, à travers son Eglise, est un casse-tête.
Nous devrions éviter, comme dans les années antérieures, de faire de nos recollections des lieux des conférences-débats ou exposés autour des thèmes de l’année. Mais plutôt, en faire des lieux d’échanges, de partage et des décisions pour faire avancer ou débloquer certaines choses qui nous plongent dans les antivaleurs où dépravations des mœurs.
Pour cette année, des résolutions doivent plutôt être prises avec les commissions catéchèse et liturgie, afin d’éradiquer cela hors de notre Eglise et notre mode de vie chrétienne. L’éducation chrétienne, dans un passé, était la meilleure. La création d’une sous-commission sur ce thème devrait être mise en place.
Composée des prêtres et laïcs, elle aura pour mission de passer dans les paroisses voir comment cela s’exécute et rendre compte périodiquement à l’Evêque, afin de prendre des décisions qui s’imposent. Ne plus attendre les ouvertures et les fermetures des années pastorales devenues des moments où les gens font faire des exposés sans effet d’application.
Si certaines lois sont revues au niveau de l’Eglise, pourquoi pas celles qui régissent la catéchèse en y insérant les cours de Bible. Les cours qui se font au Foyer Abraham devraient être rendus obligatoires pour tous les responsables. Le prêtre est formé durant près de sept ans. Et le laïc a quelle formation? L’Eglise catholique, pour un lendemain meilleur, doit penser à former aussi les laïcs. Des cours de Bible doivent avoir une place dans les activités mensuelles de chaque mouvement d’apostolat jeunes et adultes. Ne pas se limiter à la formation reçue lors des sacrements, basés essentiellement sur l’histoire du Christianisme.
L’Eglise congolaise va bien revivre, lorsque tous les pasteurs et fidèles laïcs vont se jeter à l’eau pour défendre son image ternie dans les antivaleurs.
Que dans cette lutte, les paroles prophétiques du Bon Cardinal Emile Biayenda, qui a, durant sa vie, lutté contre les antivaleurs, la dépravation des mœurs, et à sacrifié sa vie pour la paix et l’unité de ce pays, touchent nos cœurs!