• L’entreprise congolaise ! On attend beaucoup de sa vitalité pour assurer le dynamisme de notre économie et le bien-être du corps social. Elle doit, et c’est son rôle, prendre des initiatives, innover, investir, embaucher, se montrer compétitive et vendre. Pour remplir sa fonction elle doit bien connaître son métier de base et ses clients, mais aussi ses concurrents, ses fournisseurs, ses personnels, et tenir compte de toutes les contraintes de son environnement. Pour la conduire, l’entreprise, il faut s’informer, analyser, prévoir, organiser, établir des projets, des stratégies, lancer des actions, en un mot décider et décider sans cesse.
Nous constatons des évolutions substantielles dans les environnements des entreprises congolaises
• Ce qui rend cet exercice de plus en plus difficile, c’est que son champ a changé de dimensions : la globalisation progressive des marchés multiplie à la fois le nombre des acteurs, leur diversité et les types de contraintes ; l’accélération des communications change le rythme des événements et impose des réactions rapides, la nécessaire numérisation, ainsi que la digitalisation complexifie d’avantage le management de l’entreprise. Ces phénomènes sont d’une ampleur telle que leur évolution ne peut plus être maîtrisée dans le cadre des organisations classiques. Constatant le nombre élevé des facteurs et de leurs relations, admettant que beaucoup ne pourront être appréhendés au moment de la décision, on établit la complexité comme dominante essentielle du management, ce qui impose une révision profonde des modes de réflexion, des méthodes d’approche et des comportements.
L’information n’est plus un enjeu de pouvoir, mais un outil de travail
• Cela pose en particulier le problème du niveau des connaissances apportées au décideur et de leur adéquation à ses besoins. On pourrait le croire facile à résoudre en raison de l’extraordinaire masse d’informations disponibles dans le monde sur tous les sujets, et des progrès techniques fantastiques qui ont été réalisés pour transmettre et traiter ces informations. Notre expérience africaine depuis 20 ans dans l’entreprise (Afrique du Sud, Maroc, Cote d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, RDC, Benin, Tchad, Congo-Brazzaville…), montre qu’il n’en est rien et que les systèmes d’information, compte tenu de leur richesse et de leur diversité, sont en eux-mêmes des éléments de la complexité qui s’impose à l’entreprise. Les solutions d’entreprise conçues à cet effet proposent des solutions d’ensemble aux problèmes relatifs à l’analyse stratégique des entreprises et aux systèmes d’informations qui immergent la fragile économie, mais, tenant compte des travaux antérieurs en France et de notre expérience congolaise, de prêter une attention plus particulière à l’exploitation de l’intelligence économique dans la conduite des entreprises.
Que proposons-nous ?
• Nous sommes un échantillon représentatif de la communauté de l’intelligence économique, riche d’une somme considérable d’expériences diversifiées, vécues et actuelles. Notre approche est essentiellement pragmatique : il ne s’agit pas de se livrer à une analyse systémique et/ou de bâtir de nouvelles organisations, mais plutôt de dresser une image des réalités mondiales et nationales et de tracer quelques pistes pratiques et réalistes de nature à redresser une situation que l’on sait peu satisfaisante dans son ensemble. C’est donc un travail d’équipe, chacun apportant sa vision, ses exemples et ses suggestions, nous avons bien sur l’obligation de vous proposer un appareil de solutions. La complexité croissante des relations concurrentielles sur ces différents échiquiers contraint donc les entreprises, les États et les collectivités locales à élaborer de nouvelles grilles de lecture. L’efficacité d’une telle démarche au Congo doit reposer sur le déploiement de véritables dispositifs de gestion stratégique de l’information au cœur d’un système d’intelligence économique. Sa mise en œuvre permet aux différents acteurs d’anticiper sur la situation des marchés et l’évolution de la concurrence, de détecter et d’évaluer les menaces et les opportunités dans leur environnement pour définir les actions offensives et défensives les mieux adaptées à leur stratégie de développement.
L’intelligence économique : un dispositif technique nouveau d’efficacité
• L’intelligence économique peut être définie comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coût. L’information utile est celle dont ont besoin les différents niveaux de décision de l’entreprise ou de la collectivité, pour élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans le but d’améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Ces actions, au sein de l’entreprise, s’ordonnent en un cycle ininterrompu, générateur d’une vision partagée des objectifs à atteindre.

Franck Passy

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