Agée de 26 ans, et de nationalité congolaise, Ben-Bonheur Floriane Moutinou Mounsinsa, diplômée de sciences de gestions (spécialité: finances), a publié en février 2020 aux Editions Lys Blue (Paris, France), son deuxième livre: «La religion des misanthropes». Cet ouvrage de 81 pages, selon le préfacier du livre, Fidèle Biakoro, est une nouvelle «protéiforme qui brasse l’ensemble des thématiques très actuelles».

Dans ce livre, Ben-Bonheur Floriane Moutinou Mounsinsa fait le récit de «La République d’Eyengoyo», un pays imaginaire, avec pour capitale Loangoville, situé sous les tropiques. Malheureusement, dans ce pays, dévotion est vouée à la médiocrité. En ce sens que les antivaleurs constituent un mode d’existence et de placement dans la hiérarchie sociale. Le diplôme est relégué au second plan et le sexe, décrété comme passerelle pour accéder aux hautes fonctions dans l’administration et pour enjamber les statuts sociaux.
Floriane Moutinou estime que l’ennemi de l’homme, c’est l’inculture et l’infériorité. Conséquences: l’autorité inculte, se sachant inférieur à son collaborateur sur le plan intellectuel, se venge en utilisant les faiblesses de l’instruit jusqu’à lui «violer la moelle: l’épouse». Le préfacier du livre explique la richesse de l’ouvrage par la démonstration de «l’inégalité des forces et les besoins de l’existence qui forcent et forgent les comportements. Derrière une intense amitié peut se profiler un piège. Le voleur, l’assassin, le méchant n’avertit point sa cible. Se faire cocu pour s’enrichir, devient un mode de vie pour les esprits faibles, femmes comme hommes.»
Dans son ouvrage, Floriane Moutinou fait participer comme personnages, les titres des ouvrages d’autres auteurs. Le récit prend une dimension panoramique avec ses incursions sur les écrivains de la négro-renaissance. Style qui rime et qui rythme l’allure du ressenti, la mélodie de la trame se fondant dans les labyrinthes du moi et du vous exaltés.
Il s’agit, à travers cette expédition littéraire bien construite par l’auteure, de permettre aux lecteurs de saisir ce que valent certains hommes d’Etat dans la gestion des cadres selon leur compétence, leur profil, et ceux des intellectuels qui s’avilissent en bradant leur mérite au profit des intérêts matériels et financiers; cadeaux des autorités arrivistes, sans culture, ni foi, ni gêne.
Pour le postfacier Aubin Banzouzi, l’auteure s’inspire du vécu pour créer une société fictionnelle qui garde les apparences de la vraie vie au-delà du papier.
Floriane réinvente l’itinéraire du progrès souhaité pour tout pays. La religion des misanthropes est implicitement la religion des mécréants, d’autant que seuls ceux-ci peuvent privilégier l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt général, de toute la société dite de la République d’Eyengoyo, qui, à contrario, aspire à l’émergence.

Gaule DAMBERT